Histoires pour Enfants


Offrez à votre enfant un voyage imaginaire à travers des histoires adaptées à son âge. Ces histoires captivantes aident à transmuter les croyances limitantes en projetant une imagerie mentale sur l'écran reflectif de l'esprit de votre enfant.

Les histoires proposées, vous sont accessibles gratuitement. Elles renferment des thèmes spécifiques.

Je propose également des histoires personnelles en fonction de la vie de l'enfant si le temps me le permet.

Je vous demande de respecter les droits d auteur de chaque histoire qui sont la proprieté intellectuelle "copyright" de laetitia bouaraba. 

Mettre des mots sur des maux

 

Si vous souhaitez utiliser les histoires merci de me demander mon accord.

 


Le jeu de mot de cette première histoire est ici pour manifester que l'enfance est là où tout commence.

"Et si on évitait que tout s'empile! Pour cela il suffit d'y mettre de la conscience"


La petite pile

Il était une fois une petite pile qui voulait explorer le monde. Elle vivait dans une boîte en carton avec ses frères et ses sœurs, ils étaient tous serrés les uns contre les autres ; tous se ressemblaient. Ils étaient longilignes et bicolores, avec un petit plus et un petit moins inscrits, rien de bien attrayant. Elle regardait le monde à travers le petit trou rectangulaire du carton toute la journée. Elle observait, du haut de son étagère au-dessus de la caisse, les personnes défiler pour acheter des jouets et, de temps à autre, ils prenaient un petit carton de piles. Elle lisait sur les visages le contentement, le sourire sur les lèvres lorsqu’ils posaient un jouet sur le tapis de la caissière, et des sourcils froncés lorsqu’ils se penchaient vers les piles. Petite pile se disait que c’était sûrement parce qu’elle n’était pas jolie. Pour couronner le sentiment d’injustice de petite pile, elle observait que derrière la caisse se trouvait un immense bureau avec des rouleaux de papiers cadeaux de toutes les couleurs, des rubans, des étiquettes où une femme attendait pour emballer les jouets, tandis que les piles, elles, étaient jetées dans des vulgaires sacs à main. Tout ce monde lui était incompréhensible.

Aussi loin que sa mémoire s’en rappelle, petite pile avait toujours été là, au-dessus de la caissière, à explorer ce vaste monde enfermée dans sa boîte. Elle n’avait aucune idée d’où elle venait ni même à quoi elle servait. (sentiment d’inutilité)

Ses frères et sœurs n’avaient pas l’air préoccupés par tout cela. Plus les jours passaient, plus les questions jaillissaient et se bousculaient dans la tête de petite pile.

C’était décidé, ce soir, elle mettrait son plan en action !

1. Attendre que les rideaux du magasin se ferment,


2. Descendre de son étagère,


3. Découvrir l’endroit où elle vivait et


4. Résoudre l’énigme du pourquoi personne ne s’intéressait aux familles de piles !!!

 

Le soir même, vers vingt et une heures, à peine les lumières du magasin s’éteignirent, le bruit strident des rideaux en acier fraîchement fermés faisait encore trembler les vitrines, qu’elle se faufila immédiatement par le petit trou de sa boîte et paf ! Elle atterrit quelques mètres plus bas.

À sa grande stupéfaction, tout autour d’elle était immense. (Le monde qui entoure les enfants leur paraît immense). Elle leva les yeux et vit une immense étagère où tous ses cousins piles étaient endormis. Il y en avait des carrés, des plates, des rondes, des petites, des minis et des grandes. "Quelle grande famille !" se dit-elle.

Pleine de courage, petite pile avançait doucement. Seule la lumière de la porte d’incendie éclairait son avancée. Elle se dirigeait dans l’allée centrale, à sa droite des Barbies, à sa gauche des Playmobils, une multitude de rayons de jouets laissait planer un silence quasi absolu.

Elle décida d’adresser la parole à une première poupée en la saluant, mais rien, aucun bonjour en retour. "Cette poupée me boude" se dit-elle. Elle s’adressa alors à une autre, puis une autre et encore une autre, mais rien, aucune ne répondit. L’estime et la joie de petite pile commençaient à s’éteindre. Elle décida d’essayer un autre rayon, celui des Playmobils, puis celui des puzzles. Rien, toujours rien, aucun son, aucun bonjour. Petite pile se sentait de plus en plus triste, elle pensait que personne ne voulait lui parler, ni même être son amie ! (La croyance du rejet)

Elle continua à marcher en étant de plus en plus triste, croyant en la sensation de n’être qu’une indésirable. Se sentant de moins en moins à sa place dans ce magasin, elle continua de marcher, la voix tremblante, en disant maintenant à voix haute :

« Y a-t-il quelqu’un qui veuille me parler ? »

« Je suis gentille, vous savez, je m’appelle petite pile. »

Petite pile commençait à avoir les larmes aux yeux. Elle se résignait à n’avoir aucune réponse dans un monde de jouets où personne ne voulait lui adresser la parole.

Soudain, apparut devant elle, sur des petites roulettes, un petit robot jaune et vert. Petite pile se dirigea vers lui et lui dit bonjour. En signe de reconnaissance, le petit robot hocha la tête et fit clignoter ses yeux. À peine eut-elle le temps de sécher ses larmes qu’une voiture électrique arriva en dérapant, déclenchant un gyrophare sur son capot pour dire bonjour.

Petite pile comprit qu’ils ne pouvaient pas parler, alors elle leur demanda :

« Pouvez-vous m’aider à trouver un jouet qui parle ? »

Ni une ni deux, la voiture se mit à rouler à toute allure, petite pile avait du mal à la suivre. La voici maintenant dans le rayon des jeux de société. Le petit robot alluma ses yeux comme un rétroprojecteur pour montrer le stylo du petit savant. La lumière réveilla le stylo qui immédiatement se redressa :

« Bonjour, je suis le stylo savant, le stylo qui sait tout, hihihi. J’attends d’être adopté par un enfant. »

Petite pile lui répondit :

« Bonjour, j’aurais une question à te poser, s’il te plaît ? »

Le stylo savant lui répondit :

« Une question alors, c’est tout ? Car si je n’ai plus de piles, je ne fonctionnerai plus et plus personne ne voudra m’adopter. »

Petite pile, interloquée, lui répondit :

« Comment ça, plus de piles ?! Mais je suis là ! C’est moi, petite pile. »

« Chère Madame Pile, sachez que les jouets dans ce magasin, pour la plupart, fonctionnent avec des piles. Sans elles, nous sombrons tous dans un long sommeil. Elles nous permettent de fonctionner, de faire rire, d’émerveiller et d’apprendre aux enfants ! Une pile n’est pas un jouet, mais de l’énergie. Sans elle, rien ne fonctionne, voyons ! »

Le stylo savant ouvrit son capot où trois sœurs de petite pile se tenaient bien au chaud, lui faisant coucou.

« Alors moi ! Je suis de l’énergie ! »

Le petit robot se mit devant petite pile pour ouvrir son ventre, et la voiture ouvrit son coffre. Petite pile vit alors que ses cousins étaient là aussi.

« Mais alors, je suis indispensable ! Si on me met dans les sacs à main, c’est parce que je suis précieuse ! Et si ils froncent les sourcils, c’est parce que sans moi, c’est du sérieux, rien ne fonctionne ! »

Petite pile comprit ainsi la leçon que d’interpréter le monde des adultes et se croire insuffisante n’était que dans son imagination.

Ainsi, petite pile allait retrouver sa boîte en carton avec ses frères et sœurs, fière de son potentiel : allumer la vie des jouets et celle des enfants !

FIN

Toute reproduction est interdite.

Copyright.

Histoire de Laetitia Bouaraba.

Évaluation: 4 étoiles
4 votes

La proposition d'animaux est ici présente pour vous permettre de discuter avec votre enfant. La projection animale est inconsciente. Elle permet d'entrer dans le monde perceptif de votre enfant sans le questionnaire gestapo qui crée de l’intrusion et active des systèmes de défense. L’invitation est l'interaction. Alors ta maîtresse qui sait? Tes copains? Et toi ?...Cette histoire est interactive, je vous propose des animaux qui sont non définis.

 

Bélier le puzzle

Bélier le puzzle était le fils de Monsieur et Madame Zodiacal. Il vivait dans une belle ferme, en plein milieu des montagnes. Bélier était un magnifique puzzle de bois de huit ans, constitué de quatre-vingts pièces de bois. Il était unique.

Certains matins, il se réveillait avec la surprise qu’une nouvelle pièce de bois apparaissait. Ce processus s'appelait la croissance. Ce matin-là, le deux juillet, lors des débuts des vacances scolaires, Bélier ouvrit les yeux et vit une nouvelle pièce de bois sur son ventre.

Il sauta de son lit et se précipita vers sa maman, qui était assise dans le salon.

« Maman, maman, regarde ! »

Sa maman le complimenta sur sa splendeur unique.

Fier, Bélier déjeuna avec une rapidité déconcertante pour rejoindre ses amis plus bas dans la vallée et leur montrer sa nouvelle pièce de bois. Ses amis d’enfance, Cygne, Poule et Canard, passaient toute la matinée ensemble à rire et faire des pitreries. À l’heure du déjeuner, Bélier rentra chez lui et surprit une conversation entre ses parents : ils parlaient de déménagement !

Bélier s’interposa en disant : « Mais pourquoi ? »

Sa maman répondit : « Pour avoir une maison plus grande. Tu auras une grande chambre ! »

Bélier répondit : « Ah d’accord. »

Elle lui expliqua qu’il partirait chez ses grands-parents en vacances comme prévu, et à son retour, il découvrirait sa nouvelle maison.

Quelques jours plus tard, Bélier partit en vacances chez son papi et sa mamie, où il passa plusieurs semaines. À son retour, il découvrit sa nouvelle maison et sa nouvelle chambre. Elle était belle, sentait bon, et les murs étaient colorés. Il y avait un immense lit moelleux, des jouets bien rangés, et même un tapis de gymnastique au sol. Bélier pouvait faire des cabrioles sans rien renverser, sans se faire gronder. Cette chambre était digne des plus beaux rêves. Bélier était enchanté.

Les jours passaient, et la rentrée, le quatre septembre, approchait. Bélier faisait encore des aller-retours avec ses parents dans son ancienne maison pour récupérer les derniers cartons et en profitait pour voir ses amis.

Le quatre septembre arrivait à grands pas ! Le jour de la rentrée.

Bélier savait qu'en changeant de maison, il changerait aussi d’école, et cela l'angoissait un peu. Il ressentait une petite boule dans le ventre.

Le lendemain matin, le réveil sonna : Bip Bip Bip. Bélier ouvrit les yeux, excité et anxieux. Son papa était déjà parti travailler, tandis que sa maman lui avait préparé un bon petit déjeuner avec des cornflakes. Le temps filait à toute allure, et il était déjà 8h10. Juste le temps d'enfiler son cartable et de partir pour l’école, qui se trouvait à quelques rues de là. Tenant la main de sa maman, il se rendit à l’école. Le ventre serré, le sourire crispé, il pénétra dans la cour en direction du tableau des listes de classe. Celles-ci étaient affichées sur les troncs d'arbres.

Madame (Vache, Mouton, Aigle…) serait sa nouvelle maîtresse. Il la vit arriver au loin, avec un sifflet autour du cou. La cloche de l’école retentit : gling, gling, gling.

(C’est qui ta maîtresse ?)

Il était neuf heures, l’heure pour les parents de partir. La maman de Bélier l’embrassa sur le front pour lui souhaiter une belle journée et s’en alla. Bélier se sentit envahi par un sentiment qu’il n’arrivait pas à nommer. Était-ce de la peur, de l’excitation, du stress, de la joie ? Peut-être tout cela en même temps. Ce qui était sûr, c’est que Bélier ressentait dans son ventre l’inconnu, l’insécurité. Il ne connaissait ni l’école, ni la maîtresse, ni les camarades qui l’entouraient. Une consigne fut donnée : se mettre en rang à l’appel de son nom. Il entendit pour la première fois les noms de ses camarades dictés par la maîtresse. Il y avait Serpent, Lion, Singe, Crapaud, Dinde, Oie, Scorpion, Âne, Girafe, Cochon et Lapin.

(Qui sont tes amis ?)

Bélier se mit en rang avec Singe, qui lui fit des grimaces. Il ne savait pas si c’était pour rire ou pour se moquer. Ses jambes de bois tremblaient à chaque pas tandis qu’il se dirigeait vers sa classe. Dans le couloir, il déposa son manteau et entra dans la classe, où il découvrit une petite pancarte sur chaque bureau avec le nom de chaque élève. Chaque enfant avait une place attitrée. Quel soulagement pour Bélier de savoir qu’une place lui était réservée. Cela lui évita d’avoir à choisir dans l’inconnu.

(Et toi, comment as-tu vécu ta première journée ?)

Le soulagement de Bélier fut instantané.

Bélier était assis à côté de Singe. La matinée passait, et la maîtresse semblait gentille. La cloche de la récréation sonna pour la première fois. Bélier se mit en tête de foncer à la rencontre de ses nouveaux camarades. Il descendit le grand escalier pour découvrir une cour de récréation inconnue. A nouveau, ses jambes de bois se mirent à trembler. Bélier rassembla toutes ses forces et son courage pour avancer un peu plus dans cette cour. Il fit un premier tour, observant les élèves. Il se sentait envahi par des sensations et des pensées opposées.

Après ce premier tour de récréation où Bélier avait longé tous les murs et visité tous les recoins de son nouvel espace de jeu, il se sentit un peu plus en confiance. Dans cette cour, il y avait une marelle dessinée au sol, un grand préau, des arbres majestueux et cinq maîtresses qui discutaient et surveillaient les élèves. Bélier observait ses camarades de classe jouer ensemble. Singe, Oie et Lapin jouaient à touche-touche. Lion, Girafe et Crapaud se bagarraient, et les trois autres discutaient. Aucun ne fit signe à Bélier de les rejoindre.

(Et toi, tu joues avec qui ?)

Bélier observait ce nouveau monde et se sentait, pour la première fois, seul. Tout en marchant, il se mit à rêvasser, se rappelant les anciens matchs de foot avec ses amis, le rire de Canard et les embrassades de Cygne. Une larme coula sur son visage.

(Quel animal es-tu toi ? Et que ferais-tu ?)

La sonnette retentit, signalant la fin de la récréation. Bélier retourna en classe avec un sentiment de manque, de vide. La journée se termina, une autre arriva, puis les jours passèrent, mais toujours aucun ami en vue. De temps à autre, une blague de Singe, un regard perçant de Lion et des croche-pattes de Scorpion. Bélier était si triste qu'il décida de garder cela secret, ne disant rien à ses parents. Personne ne savait la solitude qu’il vivait chaque jour. La tristesse l'envahissait, créant des difficultés non seulement pour se faire des amis, mais aussi pour réussir ses évaluations. Tout lui semblait difficile dans cette nouvelle vie. D’élève brillant, il devint un élève médiocre, sombrant dans un désespoir silencieux. Seul, triste et vide de joie. Lui qui fonçait à la découverte de la vie, qui avait une mémoire extraordinaire, n'arrivait plus à apprendre une simple poésie. Sa mémoire lui servait désormais à se rappeler son ancienne vie pour combler son sentiment de solitude, ne se sentant plus seul. Mais ainsi, sa mémoire n'était plus disponible pour apprendre.

(Indisponibilité aux apprentissages scolaires)

Il commença à perdre son étincelle de joie. Il eut alors une idée pour se faire des amis : échanger des morceaux de son puzzle en contrepartie d’amitié. Pensant ainsi se remplir de joie.

(Est-ce une bonne idée ?)

Après plusieurs mois, des trous dans son puzzle apparurent, qu'il cachait astucieusement sous ses vêtements. Pensant bien faire, petit à petit, il se remplit de vide. L'hiver arriva, et un courant d’air le rendit malade. Bélier avait attrapé ce que l’on appelait la "maladie du vide".

Un matin, la fièvre accompagna son réveil. Sa maman s'assit à côté de lui et lui servit un bon bol de lait chaud. Le médecin était en chemin.

La sonnette de la maison retentit, et le médecin arriva. Il ausculta Bélier et lui demanda :

« Qu'est-ce que c’est que tous ces trous dans ton puzzle ? »

Bélier bafouilla :

« Euh... euh... je les échange avec mes amis pour jouer. »

(Et toi, as-tu fait comme Bélier ? Ou as-tu vu un copain faire cela ?)

La maman de Bélier, entendant la conversation, arriva en courant, toute catastrophée :

« Mais enfin ! Bélier, sais-tu que tu es unique, que tes pièces ne peuvent être données sans quoi tu risques de tomber malade ? »

Le médecin lui prescrivit un repos forcé.

Sa maman partit à l’école, et sur le chemin, elle trouva des morceaux de puzzle par terre, dans les arbres...

Arrivée à l’école, elle rencontra Girafe, au long cou, qui voyait tout. Girafe lui expliqua ce qui se passait à l'école et ce que Bélier faisait pour essayer d’avoir des amis.

Catastrophée par cette situation, la maman de Bélier et Girafe récupérèrent pièce par pièce les morceaux du puzzle pour guérir Bélier.

Au chevet de Bélier se tenait maintenant Girafe, à sa grande surprise. Bélier, qui se croyait seul, ne l’était plus.

(Qui est ton/tes ami(s) ?)

Ils se mirent à discuter et rire. Tout au long de son rétablissement, Girafe venait le voir tous les jours après l’école. La maîtresse prit connaissance de ce qui s’était passé et fit faire des excuses publiques à Bélier. À partir de ce jour, Bélier et Girafe devinrent inséparables. Comme quoi, qui aurait cru qu'une Girafe et un Bélier pourraient s’entendre ? Les apparences sont parfois trompeuses.

Bélier comprit qu’il avait confondu donner de soi et partager la joie de soi.

 

 

Évaluation: 4 étoiles
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L'Oursonne Mélina qui devient grande sœur.

 

Dans les vastes étendues glacées de l'Arctique, où la neige brillait comme des diamants sous le soleil, vivait une famille d'ours polaire. Cette famille était composée d'une Maman ours, d'un papa ours et de la petite oursonne polaire nommée Mélina. Mélina avait dix ans, un âge où les oursons commencent à explorer le monde par eux-mêmes tout en restant proches de leur famille.

 

Après une longue attente de deux cent jours. La maman ourse donna naissance à une petite sœur. Mélina était aux anges et se réjouissait de devenir grande sœur. Cette petite soeur allait s'appeler Alice.

 

Les premières semaines furent remplies de rires et de découvertes. Mélina aimait aider sa maman à s'occuper d'Alice. Elle veillait sur elle, jouait avec elle et lui montrait comment faire des bonhommes de neige.

 

Mais, au fil du temps, Mélina commença à se sentir accablée par ses responsabilités de grande sœur. Elle devait surveiller Alice tout le temps, la protéger des dangers de l'Arctique, et même partager ses jouets, son espace et ses parents.

 

Mélina n’avait plus autant de temps pour jouer librement et explorer le monde de la banquise. Son rôle de grande sœur ne devenait plus rigolo du tout. L'attention de ses parents était sur les progrès d'Alice. Melina ne disant rien gardant tout à l'intérieur de son cœur.

 

Elle eut une idée pour captiver l'attention de ses parents : leur préparer un spectacle en apprenant de nouvelles cabrioles. Elle y consacrait de longues heures. Ce qui faisait rire ses parents jadis, ce soir ils lui avaient dit : “Nous sommes fatigués Melina un autre jour”

 

Le matin suivant, Melina avait le ventre  serré. Elle regardait Alice jouer avec un de ses anciens jouets préférés, Mélina sentit une lourdeur dans son cœur. Ce cœur qui était autrefois aussi chaud et joyeux que le soleil de midi semblait maintenant se transformer en un iceberg froid et solitaire. Mélina se sentait triste, même si elle aimait sa petite sœur de tout son cœur. Elle avait la croyance de ne plus être aimer aussi fort qu' avant.

 

Un jour, la tristesse était si forte qu'elle décida de partir. Elle marcha pendant de longues heures dans la neige, les larmes coulaient sur son visage seule sur la banquise. Se sentant abandonnée, elle abandonna sa famille. Sur son chemin Mélina rencontra une vieille chouette sage perchée sur un monticule de neige. La chouette, voyant la tristesse dans les yeux de Mélina, demanda :

 

- "Pourquoi ton cœur semble-t-il aussi froid que cette banquise, petite oursonne ?"

 

Mélina raconta à la chouette sage son histoire et son sentiment de ne plus être importante pour ses parents.

 

La chouette hocha la tête avec sagesse et dit :

- "Être grande sœur est un grand honneur, mais cela peut aussi être difficile. Cependant, un cœur peut devenir un iceberg lorsqu'il porte trop d'émotion.

 

La chouette lui demanda : 

 

Combien font 2×1

2

Combien font 2×2

4

 

L’amour se multiplie, il ne se divise pas.

Tu dois apprendre à partager tes sentiments. Parle à ta maman et ton papa et exprime ce que tu ressens."

 

Encouragée par les paroles de la chouette, Mélina décida de rentrer chez elle. Ses parents étaient fous d’inquiétude.  

La voyant au loin, ils arrivèrent en courant.

 

 “Papa, maman” a-t -elle dit s' en suivi d’une profonde inspiration. Elle expliqua ce qu'elle ressentait. Elle parla de la joie initiale d’avoir une sœur, de la tristesse qui avait suivi et de son cœur qui se sentait lourd comme un iceberg. Et surtout de la peur de ne plus être aimé.

 

Sa maman la prit tendrement dans ses bras et lui dit :

- "Oh, ma chère Mélina, je ne savais pas que tu te sentais ainsi!

Tu es ma fille chérie, je suis désolée que mon comportement t’ai fait croire de tel chose. Je t’aime comme au premier jour où je t' ai rencontré multiplié par le nombre de jours passés à tes côtés et ce chiffre ne fera qu’augmenter. Tu es extraordinaire ma fille. Nous allons trouver des moyens pour nous retrouver toutes les deux et aussi trouver du temps rien que pour toi."

 

À partir de ce jour, Mélina et sa maman établirent une promesse. Ne jamais laisser grandir et garder un iceberg dans son cœur.

 

Un nouveau planning vit le jour où Mélina eut des moments pour jouer avec sa maman et explorer le monde seule, tout en ayant aussi des moments spéciaux avec Alice sa petite soeur. 

 

Petit à petit, l’iceberg dans le cœur de Mélina commença à fondre, comme neige au soleil. Elle se sentit plus légère et heureuse. Elle réalisa que parler de ses sentiments et demander de l'aide faisait trouver des solutions.

 

Et ainsi, dans les terres glacées de l'Arctique, Mélina apprit l'importance de l'équilibre entre communiquer ses sentiments, ses besoins et l'amour de sa famille pour elle. Elle resta une grande sœur formidable pour Alice ainsi qu'une exploratrice aux cœurs éblouissants.

 

C' est pour cela que certaines fois des adultes semblent avoir un cœur de glace.

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Pipo le Hérisson Maladroit

Il était une fois, dans une forêt enchantée, un petit hérisson nommé Pipo. Pipo était un hérisson spécial, non seulement à cause de ses jolies piques dorées, mais aussi parce qu'il était toujours plein d'énergie. Pipo souffrait d'un trouble d'hyperactivité, ce qui le rendait très énergique. Il était toujours actif et en mouvement. Il sautillait et courait partout. Son jeu favori était de se rouler en boule telle une balle de football et dévaler les sentiers de la forêt. Pipo le hérisson avait une joie de vivre débordante pour certains, mais fatigante pour d'autres.

Comme chaque matin, dès le lever du soleil, Pipo bondissait hors de son nid douillet, prêt à explorer la forêt. Il déboulait dans les chemins en roulant si vite qu'il ne pouvait s'empêcher de piquer les autres animaux qui se trouvaient dans sa trajectoire sans le vouloir. Les lapins, les souris, les renards et même les taupes apprenaient à vite se mettre à l'abri avant même son arrivée.

La vitesse de Pipo était celle d'un tir au but, créant de la fumée de terre, les feuilles s'envolaient, la boue des flaques éclaboussait et ses piques lâchées se lançaient à toute allure, ressemblant à de véritables fléchettes.

Les animaux de la forêt se mirent à se méfier de Pipo en gardant leurs distances pour se protéger des piqûres de piques.

Pipo, toujours enjoué de rouler à vive allure, ne prêtait aucunement attention aux dégâts causés. Il ne pensait qu'à rouler, rouler et rouler plus vite. Sur son passage, il lâchait des piques dans les airs telles des missiles. Il était simplement trop excité, il croquait la vie à pleine dent. Il ne voulait et n'arrivait pas à contrôler sa vitesse.

Chaque fois qu'il blessait quelqu'un avec ses piques, il se sentait terriblement coupable. Cette culpabilité grandissait en lui, et Pipo commença à se renfermer sur lui-même.

Se rajoutait à cela une maîtresse qui ne cessait de le punir pour avoir blessé un camarade, faire trop de bruit ou être trop agité. Pipo perdait confiance en sa valeur, se pensant être un méchant hérisson, car à la maison, papa hérisson le grondait pour sa maladresse et maman hérisson ne cessait de le réprimander pour avoir une chambre en chamboultout.

Un jour, après une série de mésaventures où il avait accidentellement piqué la fesse d’un copain lapin et le dos de son ami renard, Pipo décida de partir se cacher dans un coin reculé de la forêt. Il croyait que c'était ses piques qui étaient le problème alors il essaya de les arracher sans succès. Il chercha et trouva une autre solution : celle de rester immobile pour éviter de blesser, mais même là, il ne pouvait pas s'empêcher de gigoter, ce qui provoquait encore des accidents de maladresse.

Pipo se sentait de plus en plus seul, nouille et triste. Il croyait que ses piques étaient maudites et qu'il ne pourrait jamais être un bon ami. Un soir, alors que la lune perçait une douce lumière à travers les branches des arbres, Pipo pleurait doucement en boule, se sentant désespéré.

Une fée des arbres nommée Agatha, posée sur une branche, observait Pipo depuis un moment. Elle savait tout ce qui se passait dans la forêt. Elle savait que Pipo avait besoin d'aide pour comprendre ce qui se passait vraiment.

"Pipo, pourquoi te caches-tu ici tout seul ?" demanda Agatha avec douceur.

Pipo, surpris, leva les yeux vers la fée. "Je... je ne veux plus piquer mes amis. Je ne veux plus faire de mal à personne. Mes piques sont dangereuses," répondit-il, les larmes aux yeux.

La fée Agatha secoua doucement la tête. "Ce ne sont pas tes piques qui sont dangereuses, Pipo. C'est la vitesse à laquelle tu te déplaces. Tu es plein d'énergie. L'énergie, ça se canalise et cela s'apprend."

Pipo écoutait attentivement, une lueur de compréhension naissait en lui. "Alors je ne suis pas malade ou dangereux ? Comment puis-je apprendre à ne plus piquer les autres sans le vouloir ? Casser des assiettes et faire ce que la maîtresse et maman me demandent sans rouler dans tous les sens et mettre ma chambre en chamboultout ?"

La fée Agatha sourit. "Il existe des moyens pour t'aider à contrôler ton énergie. La première étape est de reconnaître que ce n'est pas une maladie, ni de ta faute. Ensuite, tu peux apprendre à respirer plus doucement et faire des mouvements contrôlés pour canaliser ton énergie. Comme par exemple en imitant la lenteur d'un escargot."

Avec l'aide de la fée Agatha, Pipo apprit à respirer profondément et à bouger aussi lentement qu'un escargot. Chaque jour, il apprenait à canaliser son énergie débordante. Petit à petit, il devint plus calme et moins maladroit.

Les autres animaux, voyant les efforts de Pipo, commencèrent à l'encourager et à lui redonner leur confiance. Pipo découvrit qu'il pouvait jouer avec ses amis sans les blesser. Ranger sa chambre doucement et utiliser ses piques de manière douce en étant conscient de sa puissance.

Un jour, alors que le soleil se couchait, Pipo se retrouva entouré de ses amis, jouant et riant ensemble. Il réalisa que ce n'étaient pas ses piques qui étaient dangereuses, mais simplement son manque de contrôle. En apprenant à se comprendre et à se contrôler, il avait trouvé l'équilibre et l'harmonie.

Ainsi, Pipo le hérisson maladroit devint Pipo le hérisson confiant. Il faisait encore de grandes courses folles avec le vent de temps en temps, mais à l’écart de ses amis, bien à l’abri. Pipo le hérisson n'était plus connu pour être un lanceur de piques, mais pour sa volonté, son grand cœur et son esprit indomptable.

Copyright merci de respecter les droits d auteur et de travail.

Maxime, Julie et la perte de leur mamie adorée .

 

 

Maxime et Julie étaient frère et soeur. Ils venaient d’apprendre que leur mamie adorée avait rendu son dernier sourire.

Le chagrin étant si grand, qu'ils décidèrent d'aller se promener dans la forêt de leur maison familiale.

Cette forêt était dense et majestueuse, ils l'avaient toujours connue. Une vieille coutume voulait qu'à chaque naissance, un arbre soit planté. Ainsi chaque arbre représentait un membre de la famille. Maxime était un jeune chêne. Julie était un délicat mimosa.

 

Dans cette forêt, les hommes étaient des chênes robustes et des cèdres majestueux. Les femmes, elles, elles étaient des cerisiers, des magnolias éclatants et des mimosas. Chaque arbre portait en lui l’histoire d'une vie. C' est ainsi que s' était construite cette forêt.

 

Il se disait que les racines de tous les arbres s'entremêlaient profondément sous la terre, formant un réseau complexe qui transportait bien plus que l’eau et les nutriments. Ils véhiculaient l’amour, les talents de chaque membre de la famille. C' est ainsi que certains traits de caractère étaient hérités des ancêtres. Les jeunes arbres, comme Maxime et Julie, poussaient à l’avant de la forêt, protégés par les grands arbres qui formaient un bouclier contre les tempêtes.

 

La grand-mère de Maxime et Julie était un grand albizia. Il était l’un des piliers de cette forêt, sous lequel ils aimaient jouer. Cet arbre avait bercé leur enfance. Il était d’une hauteur d'environ 7 mètres, ses fleurs étaient roses. 

 

Tandis que maxime et julie pénétraient doucement à l'intérieur de la forêt. Ils avaient la sensation que les arbres de la forêt semblaient les observer. Tout à coup la branche d'un grand chêne s'approchait du visage de Maxime pour qu'une feuille vienne lui essuyer une larme sur la joue. Puis un magnolia faisait glisser un bouquet dans les bras de julie comme pour la réconforter.

 

Ensemble, Maxime et Julie se souvenaient de la voix de leur mamie qui leur disaient :

 

“Mes petits chéris, chaque forêt a sa magie, rappelez vous toujours que le sang qui coule dans vos veines, est comme la sève qui coule dans les arbres de cette forêt. C'est une famille. Il y a même ceux que l’on n’a jamais connus et qui nous partagent leur force et leur sagesse. Nous sommes tous ici!”

 

Maxime et Julie, bien que triste par la perte de leur mamie. Se mirent à courir pour aller retrouver l’albizia. Ils avaient compris que leur mamie était toujours là à travers lui. Ils puisaient leur force dans les racines de leur mamie. Leurs talents, leurs valeurs, et l'amour étaient toujours là, transmis à travers ce réseau invisible de racine.

 

Arrivée devant l’albizia les fleurs se mirent à voler tout autour d’eux, comme pour leur dire l’amour ne meurt jamais. Il est toujours là. Ils ramassaient tous les deux une fleur pour se bercer de son parfum.

 

A partir de ce jour, dès qu’ils voyaient un albizia, ils souriaient en mettant une main sur le cœur.

 

Avec le temps, Maxime grandirait pour devenir un chêne fort, prêt à protéger les générations futures. Julie, en tant que mimosa, continuerait à apporter de la beauté et de la douceur à la forêt. Ensemble, ils veilleraient à ce que la mémoire de leur mamie perdure à travers eux, nourrissant la forêt de leur présence et de leur amour.

 

Ainsi, la forêt continuait de vivre, chaque arbre jouant son rôle, chaque racine transmettant son essence. Et dans le bruissement des feuilles, on entendait toujours l’écho des voix des ancêtres, guidant et protégeant les jeunes pousses.

Copyright merci de respecter les droits d auteur et de travail.

Si la perte d'un parent ou d'un grand parent affecte votre enfant. N'hésitez pas à aller vous promener en forêt et lui demander de chercher a travers un arbre le parent qui l a quitté pour y deposer un dessin ou bien si cela est possible de planter une plante ou un arbre. Ou bien même trouver dans votre jardin l'arbre parfait, ainsi chaque fois qu'il en aura besoin il pourra déposer ses dessins, ses lettres et même lui parler. Si l'arbre ne vous convient pas vous pouvez également lâcher une colombe avec un petit mot, une lanterne...L enfant a besoin de déposer ses émotions et tout acte symbolique sera juste tant qu'il s'exprime. Bien à vous.

 

L’Histoire de Lila et de la Panthère

 

Lila était une petite fille qui se sentait étrangère dans ce monde, comme si quelque chose clochait. Depuis sa petite enfance, elle portait une sensation d'insécurité, comme un poids sur son cœur qui ne la quittait jamais. À l'école, en apprenant à lire, Lila se vit diagnostiquée dyslexique, ce qui rendait son apprentissage de la lecture plus compliqué. Elle se sentait différente. Souvent, pendant la récréation, elle se retrouvait seule, comme si elle n'avait pas sa place parmi les autres enfants. Elle les observait jouer et rire, mais sa peur la faisait rester à l'écart.

 

Lila se sentait jugée par sa maîtresse, Mme Cracie, moquée par les élèves. Lila se sentait humiliée. Les élèves lui parlaient comme si la dyslexie affectait sa compréhension. Elle était lasse d’expliquer son handicap invisible, qui modifiait seulement sa manière d'apprendre à lire et à écrire. Toutes ces émotions devenaient lourdes à porter.

Lila se mit à s'identifier à sa différence, et avec les années, sa peur grandissait, un peu comme une ombre qui la paralysait et qui ne voulait pas partir.

 

Un soir, alors qu'elle s’entraînait à lire une poésie pour l'école, elle sentit son cœur se serrer par l’appréhension de devoir lire devant toute la classe. Lila se sentait plus seule que jamais. Trop petite, trop d’émotions, se sentant perdue, alors dans un élan de désespoir, elle se mit à genoux par terre, ferma les yeux et pensa très fort : "J'aimerais avoir quelqu'un pour me protéger."

 

À sa grande surprise, une panthère noire, douce et brillante, apparut soudainement dans un coin de la pièce. Ses yeux dorés scintillaient doucement, comme si une lumière bienveillante émanait de son regard. Lila ne comprenait pas ce qui se passait, mais elle ressentit immédiatement que cette créature, malgré son apparence de prédateur, était là pour elle. La panthère avançait lentement, silencieuse, ses pattes frôlant à peine le sol.

 

Lila sentit un frisson de peur la traverser, mais quelque chose en elle lui souffla qu’il n’y avait rien à craindre. Elle plongea son regard dans celui de la panthère, et tout sembla s’arrêter. Elle comprit, dans ce silence, que cette créature était née de son propre cœur, de son besoin de protection et de réconfort.

 

La panthère s'approcha doucement, jusqu’à s’asseoir juste à côté d’elle. Lila posa timidement sa main sur le pelage noir et soyeux de l’animal. Une chaleur douce envahit alors son être, comme si cette panthère lui murmurait : "Je suis là pour toi. Tu n’es plus seule. Ensemble, nous sommes fortes."

 

À partir de ce moment-là, chaque fois que Lila se sentait perdue ou effrayée, la panthère apparaissait à ses côtés. Elle lui rappelait qu'elle avait en elle la force de faire face à la peur, que cette insécurité qui l’étreignait pouvait s'apaiser. La panthère devint son alliée, son refuge.

 

Les années passèrent, et Lila grandit.

La panthère, toujours présente dans son esprit, était devenue une compagne fidèle.

Une armure contre toutes les formes d’insécurité. Mais à mesure que Lila vieillissait, elle remarqua quelque chose d’étrange : la panthère se renforçait. Chaque pensée, chaque émotion devenait un combat. La vie semblait se transformer en une jungle où tout était une question de survie.

 

Petit à petit, Lila se laissa absorber par cette panthère, adoptant ses réflexes. Elle voyait le monde à travers ses yeux : méfiance, peur, prédation. La panthère, autrefois protectrice, avait pris tellement de place qu’elle étouffait Lila de l’intérieur.

 

Un jour, en se regardant dans le miroir, Lila eut un choc. Elle ne reconnaissait plus son reflet. Elle réalisait que la panthère ne la protégeait plus. Elle se sentait piégée. Lila ferma les yeux et se souvint du vœu qu’elle avait fait lorsqu’elle était petite : « Celui d' être protégé»

 

Elle comprit alors que cette panthère était une partie d’elle-même, une réponse à son insécurité. Mais cette réponse, si nécessaire à l’époque, était devenue une prison. Lila ouvrit les yeux, le cœur serré.

 

Dans son esprit, elle fit face à la panthère.

Elle avança doucement, posa une main sur son pelage noir et murmura : « Merci de m’avoir protégée quand j’en avais besoin. Mais aujourd’hui, je n’ai plus besoin de toi. Je choisis de vivre, sans peur. Je te libère, et je me libère. »

 

La panthère la fixa de ses yeux dorés. Une voix sembla résonner dans l’air : « Es-tu sûre ? Sans moi, la vie sera difficile. »

 

Lila sourit doucement, les larmes aux yeux. « Oui, je suis sûre. Merci pour tout. » Elle enveloppa la panthère d'une chaleur douce et lumineuse, venant de son cœur.

 

La panthère se dissipa lentement, comme un souffle de vent. La panthère ne disparut pas tout à fait. Elle se lova dans un coin du cœur de Lila, paisible et silencieuse, prête à veiller d’une autre manière.

 

Aujourd’hui, Lila marche dans le monde avec calme et confiance.

Elle sait que la véritable sécurité ne vient pas de la lutte, mais de la paix qu’elle porte en elle. La panthère fait désormais partie de cette paix.

 

Lucas et la tortue

 

C'est l'histoire de Lucas, un petit garçon qui grandit dans un environnement aimant mais où il se sentait souvent à l'écart, insuffisant. Pour cause, dès son plus jeune âge, il était toujours qualifié de "timide" par ses parents, sa famille, ses professeurs et même ses camarades de classe. Cette timidité cachait un sens de l'observation aigu et une sensibilité forte. Mais les adultes autour de lui avaient tendance à le décrire ainsi, sans réfléchir aux conséquences de leurs mots. "Oh, Lucas est timide, il n'ose pas participer, il préfère rester dans son coin", disaient-ils souvent, comme si cela expliquait tout. Pour eux, ce n'était qu'un simple mot. Mais pour Lucas, c’était bien plus que cela. C'etait une forme d’étiquette, une identité imposée, qu'il portait comme une lourde pierre autour du cou. Je suis timide!

Au début, Lucas n’avait pas pleinement conscience de l'impact de ces remarques, ni de l'identité latente qui se dessinait. Mais, au fil du temps, ces mots, répétés sans cesse, devinrent des croyances profondément ancrées dans son esprit. Chaque fois qu'il se retrouvait dans une situation où il se sentait mal à l’aise, il entendait ces mots en arrière-plan : "Timide, timide, timide…" Accompagnés d’un sentiment d'insuffisance. Un poids, une pression supplémentaire qui le poussait encore plus dans sa coquille. Ce que ses proches ignoraient, c'était que leurs jugements, loin d'être malveillants dans leur prisme, renforçaient l'isolement intérieur de celui-ci. Plutôt que de l'encourager à surmonter sa timidité et à s'exprimer librement, ils l’avaient enfermé dans un mot, une case étroite de ce qu’il pouvait être.

Les enfants de son âge n’étaient pas plus tendres. Leurs moqueries, souvent à peine voilées, renforçaient la perception de Lucas qu'il était trop différent pour se mêler aux autres. Il n'était pas un leader dans la cour, ni même un suiveur, mais un observateur. Dès que les jeux de groupe se formaient, il se retrouvait à l'écart, comme s’il n’était pas fait pour appartenir à un groupe. L'incompréhension des adultes et l'isolement social contribuèrent à alimenter cette image de lui-même et, peu à peu, il se retrouva piégé dans un rôle. Un personnage qui ne correspondait pas à son essence. La timidité, qui n’était qu’une phase normale de l’enfance à dépasser, devint sa personnalité. Jusqu'a ce qu'il s'y identifit complètement, sans pouvoir en sortir.

Cette ignorance collective, cette absence de compréhension, fit que Lucas ne sut jamais qu'il avait d’autres possibilités. Il grandit dans cette bulle, croyant que ce qu’on lui avait dit sur lui-même était une vérité. Sa capacité à voir au-delà de cette image de "timide" s’éloignait peu à peu. Et, comme tous les enfants qui souffrent de malentendus et de jugements hâtifs, il se fabriqua un masque qu’il portait chaque jour, un masque qui le protégeait, certes, mais qui l’éloignait encore plus de sa véritable essence.

Le temps passa, et avec l’adolescence vint une intensification de cette identité.

Ce qui avait commencé comme un simple sentiment d’insuffisance se transforma en une croyance profondément ancrée : celle de son incapacité à s’exprimer clairement. Malgré ses efforts, malgré les petites victoires qu’il arrachait dans le silence, les professeurs du collège ne l’épargnaient pas. À chaque fois qu’ils lui mettaient des zéros en participation orale, c’était comme s’ils enfonçaient un poignard dans son cœur. Chaque mot, chaque remarque sur son silence semblait appuyer un peu plus la lame dans une plaie déjà béante, rendant la douleur de plus en plus insupportable, telle une tristesse sourde.

Cet enfermement, d’abord mental, commença à se manifester physiquement. Lucas parlait de moins en moins. Evitant les discussions, craignant toujours de dire quelque chose qui serait mal interprété, ou pire, moqué. Cette souffrance, qu’il essayait de dissimuler, résonnait de plus en plus fort à l’intérieur de son cœur. Chaque remarque, chaque regard, chaque rire qu’il interprétait comme dirigé contre lui faisait écho à cette douleur sourde qui semblait grandir à chaque instant.

Puis vint ce jour où tout bascula. Alors qu’il traversait la cour du collège, la tête baissée pour ne pas croiser le regard des autres, des camarades, pleins de cette cruauté inconsciente propre à l’enfance, le bousculèrent. Il perdit l’équilibre et tomba de tout son poids dans une flaque de boue. Il resta là, immobile, le visage à moitié enfoui dans l’eau trouble, sentant la terre humide se coller à ses vêtements et à sa peau.

À cet instant, il sentit un craquement dans son cœur, comme si quelque chose se brisa en lui. Ce n’était pas seulement la honte de se retrouver ainsi humilié devant les autres, ni la douleur physique de la chute. Non, c’était plus profond que cela. C’était comme si la lame invisible qu’il sentait déjà dans son cœur avait été enfoncée jusqu’à le fracturer complètement son cœur.

Allongé dans cette flaque de boue, au milieu des éclats de rire et des moqueries, Lucas leva lentement les yeux. Au loin, près d’un buisson, il aperçut une tortue qui avançait avec une lenteur délibérée, son corps abrité sous une carapace épaisse et impénétrable. Il resta figé, observant l’animal avec une fascination étrange. Pour la première fois, il ressentit une forme d’envie.

Il se fit une promesse silencieuse : "Je ne souffrirai plus jamais de cette manière. Mon cœur sera comme cette carapace, solide, impénétrable. Rien ni personne ne pourra plus jamais m’atteindre.”

Cette carapace de tortue, bien qu’elle protégeât son cœur, le plongea également dans l’ombre. Les émotions, désormais enfermées, ne pouvaient plus s’exprimer ni être ressenties pleinement. Ces mots non dits firent naître en lui des maux dits : toutes ses émotions se transformèrent en douleurs. Lucas commença à souffrir de vertiges, de tensions diffuses dans son dos, sa tête, et son corps tout entier semblait crier une souffrance qu’il ne parvenait pas à formuler : la somatisation. Son cœur, enfermé dans cette carapace, empêchait la lumière de briller, et sa joie de vivre s’éloignait, jusqu’à disparaître presque complètement. Il devint comme un robot, avançant dans la vie de manière mécanique, vidé de son étincelle.

Lucas, lui, ne se rendait pas compte de ce qu’il devenait. Sa mère, inquiète, tentait en vain de briser cette carapace, de percer le mystère de ce qui se passait en lui, mais rien n’y faisait. La carapace était devenue impénétrable, non seulement pour les autres, mais aussi pour lui-même.

Son hypersensibilité, autrefois si vive, s’était métamorphosée en hyperintellectualisation, une compensation inconsciente pour combler le manque de lumière dans son cœur. Son cerveau, devenu une véritable calculatrice, transformait tout en données à analyser et à anticiper. Chaque geste, chaque parole, chaque situation était mesurée, disséquée, maîtrisée, comme si Lucas s’interdisait le droit à la spontanéité. Ce mécanisme, né d’une douleur profonde, l’éloignait chaque jour davantage de sa lumière intérieure, le confinant dans un labyrinthe qu’il ne savait plus comment quitter.

Il se réfugiait auprès des animaux, trouvant dans leur présence une forme de réconfort que les humains ne semblaient plus pouvoir lui offrir. Les chats et les chiens devinrent ses compagnons silencieux, des gardiens de ses émotions enfouies. Avec eux, il n’avait pas besoin de mots, pas besoin d’expliquer ce qu’il ressentait ou ce qu’il cherchait à fuir. Leur regard, dépourvu de jugement, était une source d’apaisement, une bulle de sécurité dans un monde qui lui semblait hostile.

Pourtant, sa peur de souffrir l’enfermait toujours un peu plus. Chaque tentative de s’ouvrir aux autres était immédiatement étouffée par une angoisse sourde, celle d’être à nouveau blessé. À mesure que les années passaient, Lucas se sentit de plus en plus coupé du monde. Cette carapace qu’il avait construite pour se protéger devenait une prison, et il se mit à ressentir un vide grandissant. Un non-sens à la vie. Rien ne semblait pouvoir combler ce gouffre intérieur, cette impression que quelque chose de vital lui échappait.

C’est alors qu’il rencontra l’amour. Une lumière inattendue dans son obscurité. Une personne qui, d’un simple regard, semblait percer sa carapace, la fissurer doucement, sans violence, sans jugement. Ce fut comme un souffle d’air frais, une étincelle qui réveilla quelque chose en lui, un souvenir oublié de ce qu’il avait été avant de se réfugier dans sa coquille.

La douceur et le rire de son aimé fissurèrent peu à peu cette carapace qu’il avait portée si longtemps. Ces moments simples mais précieux réveillaient en lui un mélange d’émotions qu’il n’avait plus ressenties depuis des années. Pourtant, chaque fissure dans cette carapace le confrontait à une sensation d’incapacité, comme si vivre pleinement cet amour était un défi insurmontable.

Un jour, submergé par ce sentiment, Lucas se livra enfin à son aimé. Avec des mots tremblants, il lui confia ses peurs, ses blessures, et cette sensation de vide qui l’habitait depuis toujours. Son aimé posa doucement ses mains sur sa poitrine, là où se cachait son cœur endurci, et lui dit simplement : "Je t’aime comme tu es." À cet instant, Lucas sentit une chaleur nouvelle transpercer sa carapace. Ce n’était pas une chaleur qui brûlait, mais une énergie douce et enveloppante qui faisait fondre, lentement mais sûrement, les couches d’ombre qu’il avait érigées autour de son cœur.

Cette révélation, cette incapacité à vivre pleinement cet amour, le poussa à chercher de l’aide. Lucas rencontra un thérapeute et, au fil des séances, les souvenirs refoulés remontèrent à la surface. Il se rappela toutes les mésaventures de son enfance, toutes les moqueries, toutes les humiliations. Puis, le souvenir marquant lui revint : ce jour fatidique où, adolescent, il avait décidé de placer son cœur dans une carapace de tortue pour ne plus souffrir.

Ce soir-là, en rentrant chez lui, Lucas se sentait différent. Comme si quelque chose en lui s'était modifié. Il s’allongea sur son lit, épuisé mais apaisé, et s’endormit rapidement. C’est alors qu’il se retrouva dans un rêve, se promenant dans une forêt paisible baignée de lumière. Tandis qu’il avançait sur un sentier bordé d’arbres majestueux, il aperçut une tortue sans carapace, qui avançait tranquillement au milieu de la clairière. Intrigué, Lucas s’agenouilla doucement et s’adressa à elle.

Avec une voix emplie de gratitude, il lui dit : "C'est donc toi, qui m'as protégé! Merci. Merci pour tout ce que tu as fait toutes ces années, merci de m’avoir permis de survivre quand je ne savais pas comment faire autrement. Mais aujourd’hui, je veux te rendre ce qui t’appartient. Je n’ai plus besoin de cette carapace."

La tortue le regarda un instant, comme si elle comprenait chaque mot. Puis elle s’inclina légèrement, acceptant ses remerciements. À cet instant, Lucas sortit une carapace invisible de sa poitrine et ressentit une légèreté qu’il n’avait jamais connue. Il la tendit à la tortue pour la voir s’éloigner tranquillement, laissant derrière elle une sensation de paix profonde. Quand Lucas se réveilla, il sentit pour la première fois depuis des années une vraie lumière dans son cœur, une lumière qu’il avait cru perdue à jamais.

 

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